Des mesures d’assouplissement supplémentaires mais également la mise en place d’un mécanisme d’urgence

  • Bundesregierung ⏐ Startseite
  • Schwerpunkte

  • Themen   

  • Bundeskanzler

  • Bundesregierung

  • Aktuelles

  • Mediathek

  • Service

Déclaration vidéo  Des mesures d’assouplissement supplémentaires mais également la mise en place d’un mécanisme d’urgence

La chancelière fédérale Angela Merkel s’est entretenue mercredi avec les cheffes et chefs de gouvernement des Länder pour définir la voie à suivre face à la pandémie de coronavirus. Angela Merkel a précisé que l’objectif visant à ralentir la propagation du virus a été atteint, ce qui a permis d’adopter de nouvelles mesures d’assouplissement. Néanmoins, il faut tout en mettre en œuvre pour éviter une rechute. La Fédération et les Länder ont également convenu d’un mécanisme d’urgence. Ce dernier doit garantir une réaction rapide en cas d’apparition de foyers d’infection régionaux.


8 Min. Lesedauer

Chancelière Angela Merkel

La Chancelière fédérale

Foto: Bundesregierung

LA CHANCELIÈRE FÉDÉRALE ANGELA MERKEL : Mesdames et Messieurs, comme annoncé de longue date, nous avons poursuivi, conformément au calendrier, nos consultations entre les ministres-présidents des Länder et le gouvernement fédéral. J’estime que nous pouvons dire aujourd’hui que nous avons la toute première phase de la pandémie derrière nous. Nous devons toutefois garder à l’esprit que nous ne sommes encore qu’au début de la pandémie et qu’une cohabitation encore longue avec le virus nous attend.

Les chiffres que nous fournit l’Institut Robert Koch depuis plusieurs jours sont extrêmement encourageants - je tiens à le souligner. Il y a quinze jours, nous avions espéré pouvoir obtenir de tels résultats après la mise en œuvre des premières grandes mesures d’assouplissement, notamment dans le secteur des commerces. Les chiffres actuels indiquent une amélioration, et je me réjouis personnellement de cette réussite qui est la nôtre. Le nombre de nouvelles infections enregistrées chaque jour n’est plus à quatre chiffres mais à trois chiffres depuis quelques jours. Le facteur de reproduction du virus se situe de manière constante au dessous du seuil de 1. À l’heure actuelle, un seul arrondissement affiche un ratio de cas confirmés supérieur à 50 pour 100 000 habitants et globalement, nous avons réussi à retracer les chaînes de contagion, c’est à dire d’infection. C’est en renforçant le travail des offices de santé publique que nous avons pu obtenir ce résultat. Je souhaite saisir cette occasion pour en remercier très sincèrement leur personnel. Le personnel des offices de santé publique a rarement été autant au centre de l’attention publique dans l’histoire de la République fédérale d’Allemagne.

C’est pourquoi nous pouvons aujourd’hui affirmer que nous avons atteint l’objectif de ralentir la propagation du virus et avons pu ainsi éviter la surcharge de notre système de santé. Nous devons l’atteinte de cet objectif – essentiellement   aux efforts des citoyennes et des citoyens qui, en ces temps de coronavirus, se sont comportés de manière responsable, ont accepté les restrictions imposées et ainsi sauvé la vie d’autres personnes.

La situation actuelle nous a également permis de discuter aujourd’hui d’assouplissements supplémentaires avec les ministres-présidents et d’en adopter un certain nombre. Au cours des derniers jours, nous avons reçu un grand nombre de stratégies des conférences des ministres, que sont venus enrichir, par leur collaboration, une multitude d’associations, d’organisations et de groupements d’intérêt. Je tiens à les remercier vivement car force est de constater que la nécessité de respecter des règles d’hygiène et de nouvelles précautions imposées par le coronavirus a tout simplement été acceptée et que, dans de nombreux secteurs, le quotidien a été adapté à ces conditions.

Aujourd’hui encore, nous avons très longuement discuté des règles qu’il faut continuer d’appliquer. Il est évident   et cela n’a pas nécessité de longues discussions   qu’il faut continuer de respecter la distance de sécurité d’un mètre cinquante et de porter un masque de protection couvrant le nez et la bouche dans l’espace public et surtout dans les transports publics et les commerces. Ces règles devront éventuellement être rendues obligatoires dans certains endroits et dans d’autres secteurs qui vont maintenant être rouverts.

Nous avons également discuté du rôle évidemment essentiel de la restriction des contacts et avons, sur cette base, décidé d’en prolonger en principe l’application jusqu’au 5 juin. La diminution du nombre d’infections permet à présent d’assouplir la règle des sorties dans l’espace public : toute personne peut désormais non seulement sortir seule, ou accompagnée de personnes du même foyer ou d’une autre personne, mais également de personnes d’un autre foyer. Des personnes appartenant à deux foyers différents peuvent donc désormais se déplacer ensemble dans l’espace public. Une restriction évidente des contacts continue néanmoins d’être la règle car nous voulons empêcher toute propagation rapide des infections. Ces dispositions n’affectent pas les décisions particulières déjà prises par certains Länder.

Compte tenu, d’une part, du nombre élevé de règlementations individuelles fixant la date de réouverture de tel ou tel type d’établissement, en fonction de l’évolution des courbes d’infection, et, d’autre part, de la diversité fédérale, nous avons pris ensemble une décision qui revêt pour moi une importance décisive pour l’avenir immédiat. Dans le cas où nous aurions des différences régionales, et nous en relevons sur le terrain, et en cas de diminution du nombre d’infections, nous devons aussi disposer d’un mécanisme d’urgence. Celui ci consiste à dire : en cas de réapparition de foyers d’infection au niveau régional, il doit être possible de réintroduire des mesures particulières dans la région concernée. C’est ce que nous avons déjà évoqué, en termes très généraux, dans nos décisions antérieures.

Nous avons maintenant renforcé et précisé ce mécanisme, et indiqué que les Länder veilleront à ce que les arrondissements ou les villes-arrondissements ayant répertorié cumulativement plus de 50 nouvelles infections pour 100 000 habitants au cours des sept derniers jours définissent une stratégie de restrictions cohérente impliquant les administrations compétentes du Land en question. En cas d’infections localisées et clairement circonscrites, par exemple dans une infrastructure comme un hôpital ou un établissement d’hébergement pour personnes âgées et dépendantes, cette stratégie de restrictions pourra s’appliquer uniquement à l’établissement en question. En revanche, si les infections apparaissent de manière étendue à un niveau régional, avec des chaînes d’infection non clarifiées, il est impératif de réintroduire systématiquement les restrictions générales à l’échelle régionale jusqu’à ce que, pendant sept jours consécutifs, le ratio de cas confirmés repasse en dessous du seuil de 50 pour 100 000 habitants. Je tiens à souligner qu’en Allemagne, il n’y a à l’heure actuelle qu’un arrondissement qui présente un ratio de cas confirmés supérieur à 50 pour 100 000 habitants.

Nos discussions ont été l’occasion de reparler de l’application de traçage en cours de développement.

Aujourd’hui, nous avons également réexaminé la stratégie de réouverture des écoles définie par les ministres de l’Éducation et des Affaires culturelles. Dans ce domaine, nous avons pris deux décisions qui me tiennent particulièrement à cœur : en premier lieu, nous avons décidé d’élargir la prise en charge en cas d’urgence dans les écoles et notamment dans les établissements préscolaires, car nous savons que les enfants souhaitent, à juste titre, retrouver autant que possible leur vie normale. Cela prend du temps. Mais dans cet objectif, les Länder ont préparé des stratégies qui vont permettre aux enfants un retour progressif à la normale.

Notre deuxième décision concerne un groupe qui revêt pour moi la plus haute importance : nos aînés qui vivent dans des établissements d’hébergement pour personnes âgées et dépendantes, et qui ont dû, depuis des semaines, renoncer non seulement à recevoir des visites mais aussi à faire des sorties. Nous savons ce que cela signifie ou sans doute pouvons-nous seulement l’imaginer. Ces personnes ont droit à ce que nous pensions aussi à elles au moment d’assouplir les restrictions. C’est pourquoi je tiens à ce que nous fassions le nécessaire pour qu’une personne de contact fixe soit de nouveau autorisée à rendre visite régulièrement aux personnes dépendantes, ainsi qu’aux personnes atteintes de démence ou aux personnes handicapées dans les établissements qui les accueillent.

Nous avons examiné de nombreux autres secteurs, en particulier celui des commerces qui est désormais autorisé à rouvrir sans restriction à condition bien sûr de respecter les règles d’hygiène. Un autre secteur est celui des sports de masse et de loisirs qui, tout comme les première et deuxième divisions du championnat d’Allemagne de football, va pouvoir reprendre la pratique du sport à partir de la seconde moitié du mois de mai, dans le respect d’un certain nombre de règles autorisées et éprouvées. Nous avons également convenu que les Länder prépareront une stratégie d’avenir pour leurs domaines de compétence respectifs, c’est à dire pour de nombreux domaines que je ne souhaite pas évoquer ici. Ils pourront ensuite mettre en œuvre les mesures d’assouplissement correspondantes, et ce bien entendu de manière progressive.

Il m’importe aussi qu’une stratégie soit définie pour les théâtres, les opéras, les salles de concert et les cinémas. C’est pourquoi nous avons confié cette tâche à la ministre adjointe à la Culture et aux Médias ainsi qu’aux ministres de l’Éducation et des Affaires culturelles des Länder. Il existe déjà de bonnes pratiques, notamment en ce qui concerne les rassemblements religieux, qui rendent de nouveau possible l’organisation de ces rassemblements.

La discussion que nous avons menée a été très constructive dans l’ensemble. En raison de la diversité fédérale, il n’est pas surprenant que dans le cadre de nos discussions, nous privilégions, les uns comme les autres, des aspects différents. Je souhaite être très claire sur un point, qui a d’ailleurs été souligné par tous au cours de nos discussions : le respect des règles d’hygiène fixées est absolument impératif. Par exemple, dans le secteur de la restauration, cela signifie non seulement que les tables doivent être disposées à une distance de deux mètres les unes des autres mais également que lorsque des personnes n’appartenant pas à deux foyers différents sont assises à la même table, il faut veiller à ce qu’elles respectent la distance de sécurité. Il en découle donc que lorsqu’une personne est assise de chaque côté d’une table de 50 centimètres de largeur, les instructions d’hygiène ne sont pas respectées. Je suis consciente du défi de taille que cela représente, y compris pour les secteurs autorisés à rouvrir. Cela étant, nous avons été guidés, dans nos décisions, par la conviction qu’il est préférable d’avancer à petits pas et d’offrir des perspectives, aussi bien dans les écoles et dans les établissements préscolaires que dans d’autres secteurs, que de ne pas avancer du tout.

Nous avons ouvert la voie, et cela me paraît absolument essentiel, non seulement vers davantage d’assouplissement mais nous nous sommes également fixé une ligne commune, à savoir : en cas d’incident ou de hausse du nombre d’infections en un endroit de notre territoire, nous disposons d’un mécanisme d’urgence, qui nous permet d’éviter pour ainsi dire de faire courir à l’ensemble du pays un risque de rechute, et de concentrer notre action sur la région concernée. J’estime que la décision que nous avons prise est équilibrée.