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ANGELA MERKEL : Bonsoir, Mesdames et Messieurs ! Après des délibérations approfondies au sein de la commission des responsables des partis de coalition, nous pensons avoir obtenu un résultat satisfaisant. Comme vous le savez, nous devons affronter le défi d’une pandémie due au coronavirus. C’est un défi majeur notamment pour notre système de soins. La lutte contre la pandémie nous a aussi conduits à des restrictions massives de nos droits fondamentaux. Nous sommes enfin confrontés à la plus grave crise du développement économique de l’histoire de la République fédérale d’Allemagne. Aujourd’hui même, le fait qu’on dénombre plus de sept millions de personnes en chômage partiel en témoigne. Il est clair que tout cela nécessite une réponse courageuse, car l’enjeu est de sauver des emplois et de préserver ou de relancer l’économie. Telle est l’envergure du plan de relance que nous avons mis sur pied. 

Nous vivons par ailleurs une époque de bouleversements profonds, marquée par les défis de la protection du climat et d’une numérisation qui traverse l’ensemble de notre vie et de notre travail. Nous ne pouvions donc pas nous contenter d’un plan de relance classique – il fallait qu’il comporte aussi un plan d’avenir. C’est ce sur quoi nous avons mis l’accent. Le plan s’élèvera à 130 milliards d’euros pour 2020 et 2021, dont 120 milliards d’euros de dépenses fédérales.
    
Nous avons donc un plan de relance, un plan d’avenir. S’y ajoutent bien sûr, même si cela nous a moins préoccupés aujourd’hui, notre responsabilité pour l’Europe ainsi que l’aspect international.

Nous avons adopté un paquet de mesures dont je ne citerai ici que quelques points. 

Pour la reprise économique générale, nous avons décidé de baisser le taux de taxe sur la valeur ajoutée pour six mois, c’est-à-dire du 1er juillet au 31 décembre, le faisant passer de 19 % à 16 % et, pour le taux réduit, de 7 % à 5 %. Cela revient à stimuler la consommation. C’est une mesure très juste socialement parce que tout le monde paie la TVA. Nous en espérons des effets étendus sur la reprise de l’économie dans son ensemble.

Le deuxième enjeu à nos yeux était de donner des assurances aux salariés et aux entrepreneurs. Nous nous engageons donc à ce que les cotisations sociales ne dépassent pas 40 %. C’est une garantie sociale. Cela signifie que nous n’allons pas réduire les prestations sociales ni augmenter les cotisations au-delà de 40 %.

Dans le sens de la prévisibilité et de la sécurité, nous couvrirons aussi les coûts de l’électricité dans la mesure où le prélèvement au titre de la loi sur les énergies renouvelables, qui va fortement augmenter en raison de la crise du coronavirus, sera fixé à 6,5 centimes pour 2021 et 6 centimes pour 2022. 

Il y aura aussi une multitude d’autres mesures qui relanceront l’économie. Nous adopterons un programme de transition basé sur les fonds encore disponibles pour les petites et moyennes entreprises. Nous allons agir pour la culture et les entreprises sociales et bien plus encore. Nous voulons relancer et débrider le moteur économique en mettant tout en œuvre pour réduire la bureaucratie – droit des marchés publics, droit de la concurrence, aménagement du territoire – et accélérer.

Troisièmement, un autre point majeur a consisté pour nous à renforcer les communes. La Fédération s’engagera davantage dans la prise en charge des frais de logement. C’est un point particulièrement important pour les collectivités en difficulté financière et avec beaucoup de personnes dépendant des allocations Harz IV. Autre dossier d’importance, nous compenserons la moitié des pertes de taxe professionnelle en 2020 et 2021.

Nous viendrons aussi en aide pour compenser les pertes endurées par les entreprises de transports en commun, pour citer encore l’un des nombreux dossiers abordés. Nous vous distribuerons tout à l’heure le plan dans sa totalité.

Le quatrième aspect : nous voulons soutenir les familles et les jeunes. Une prime de 300 euros par enfant sera notamment accordée. Nous voulons agir pour que les apprentis puissent trouver cette année aussi une place de formation. Notre objectif, c’est que tout jeune qui souhaite accomplir un apprentissage en ait la possibilité. Nous allons accélérer la prise en charge à plein temps des enfants dans les écoles et poursuivre le développement des crèches et jardins d’enfant.

Le cinquième point, tout à fait central, est le plan d’avenir d’un montant total de 50 milliards d’euros. Il s’agit d’encourager les innovations au regard des deux défis que j’ai nommés, à savoir la protection du climat et la transformation numérique. Je pense ici au soutien fiscal à la recherche, qui sera amélioré. C’est l’enjeu de la mobilité moderne, c’est-à-dire en particulier du soutien aux voitures électriques, de l’amélioration des infrastructures de recharge et d’un programme de vente de véhicules utilitaires mais c’est aussi une question globale de mobilité, des chemins de fer à la navigation en passant par des avions modernes.

Nous nous sommes entendus sur les grandes orientations de la stratégie en matière d’hydrogène. C’est le fruit de longues discussions. Nous sommes arrivés à un résultat, tout comme pour le développement des énergies renouvelables.

Nous allons soutenir les communes concernant la loi sur l’accès à l’administration en ligne, c’est-à-dire progresser sur la numérisation de nos services publics.

Tirant la leçon de la crise, nous allons, aspect très important à mes yeux, renforcer le secteur médical dans les communes pour les cinq ans à venir afin que ce secteur très sollicité actuellement soit vraiment équipé à la hauteur des besoins.

Nous continuerons à mettre l’accent sur l’informatique quantique, l’intelligence artificielle et les secteurs de ce type.

L’un dans l’autre, nos consultations ont été longues et intenses. Bien entendu, il a fallu concilier des points de vue différents. Je trouve que nous avons réussi, que nous pouvons dire aux habitants de ce pays : qui que vous soyez, entrepreneur, salarié, parent ou responsable d’une commune, nous faisons tout pour ressortir forts, ensemble, de cette situation extrêmement difficile. Dans cet esprit, nous avons, c’est mon sentiment, posé aujourd’hui une première pierre de qualité.